Gagnons les plaines, gagnons les collines,
Changeons notre peine en une marche clandestine.
Chargeons nos regards, chargeons nos poumons,
De ce brouillard qui taquine le sommet des hauts troncs.
Ne soyons plus en retard mais dans l’anticipation des visions,
Illusions dans les marres, je cherche de vos fées les noms.
La magique ouverture dans le rempart végétal,
Et celle de la fissure dans le manoir de mon âme.
Délestons-nous du cauchemar ennemi qui dans nos murs explose,
Et plus léger qu’une vestale qui découvre l’ivresse dans une rose,
Flottons tranquilles vers la haute figure soudain souriante,
De la silhouette vertigineuse qui hante le rêve humain et qui chante.
« C’est le nouveau rivage et c’est l’ancien passage,
Et c’est toujours le seul sans être jamais le même.
Et c’est la vérité dans les profondeurs,
Et le mensonge dans les hauteurs.
Et c’est ma colère dans ton poing qui se lève,
Et c’est ma crainte dans ton cœur qui bat,
Et ton exil à brûle pourpoint,
Se balance au berceau de mes bras. »