Ne faut-il pas rester toujours sauvages ?


Da, Bé & Yves, dans la neige et le froid, un matin de février juste avant une session d'enregistrementLes compagnons de l'aube n'est pas un groupe de rock ou alors c'est le seul groupe de vrai rock. Bé, Yv et Da se réunissent dès que l'un des membres a une idée géniale, c'est-à-dire très rarement, mais toujours autour d'un protocole clair. Les choses sont définies, mises en place et à l'heure dite, les compagnons agissent et une fois le protocole accepté rien ne peut les arrêter, pas même, et surtout pas, la météo. L'enregistrement sonore témoigne du protocole. Il n'a aucune valeur artistique intrinsèque. L'art, s'il est, est à l'heure dite et uniquement à l'heure dite, ce que vous entendrez dans ces pages n'est qu'un résultat, ce n'est pas de l'art.


Résultat des actions

Opération 1 - 20 février 2004 - 7h - Les chants du marais

Opération 2 - 22 juin 2008 - 5h30 - Sylabus

Opération 3 - 15 février 2009 - 7h - Animaux psycho-cliniques

Opération 4 - 21 juin 2009 - 5h30 - Origine

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MYSPACE ==> http://www.myspace.com/lescompagnonsdelaube


1. Il s'agit d'une expérience et non d'une œuvre d'art. Il s'agit d'oublier tout formalisme musical et sonore, toute notion d'harmonie, d'équilibre, de relief musical et de rapport. Il est interdit de penser au résultat final car seul compte le présent, ce projet n'a pas pour vocation de devenir ce que l'on attend de lui.

2. Les enregistrements se déroulent à l'aube et en pleine nature.

3. Les conditions météorologiques imposent leur couleur. Seules des conditions extrêmes et nuisant à l'enregistrement pourront annuler la séance. Mais ni la neige, ni le vent ni une faible pluie ni la boue ne constituent un obstacle.


4. De la même manière, les bruits naturels des bêtes et du vent dans les arbres ainsi que tout autre bruit environnemental tels que les bruits d'activité humaine, sont des éléments parfaitement intégrés au projet. Ces éléments interviennent naturellement conformément à la démarche normale du cosmos.


5. Afin de se fondre au mieux dans l'environnement, de décharger ce qu'il nous reste de culture humaine, pour séparer son être de son moi et de devenir sauvages il est prévu dix minutes de silence les yeux fermés. Un dispositif horloger sonore nous indique la fin des dix minutes.


6. On peut éprouver, au cours de l'enregistrement, une envie de rire. S'il faut rire on peut rire. Cependant tout commentaire verbal est interdit, et le rire une fois terminé la section d'enregistrement doit continuer, de quelque manière que ce soit. Au cours de l'enregistrement – sauf indication contraire – aucun mot identifiable dans n'importe quelle langue connue n'est autorisé. Mais de manière générale est autorisé tout ce qui est irrépressible car c'est là ce que veut le cosmos, c'est cette voie là que nous devons creuser.


7. L'enregistrement se déroule sans pause et est découpé en sections. Chacune de ces sections est effectuée en une seule prise. Il n'y a aucune répétition. Il faut suivre méticuleusement les directives. Les directives sont annoncées au moment de débuter chaque section. Il reste cependant une grande liberté, par rapport à ces directives, car il se peut que la nécessité dicte de s'en écarter. Il faut cependant être, à chaque instant à l'écoute des autres participants. Si quelqu'un s'engage dans une voie il faut le suivre. Il faut veiller à ne pas changer de voie sans nécessité naturelle, c'est à dire dictée par l'environnement. Il faut suivre la voie des autres et creuser leur sillon, car forcément c'est la bonne voie. Bien qu'il ait trois voix, il n'y en a qu'une. Les directives sont des points de départ. Le point d'arrivée sera dicté par le cosmos. Il faut faire preuve, à chaque instant d'une sensibilité exacerbée mêlée à la sauvagerie innée de l'être humain, cette sensibilité décodera les flux du monde (ou non).


8. Une trace lumineuse doit rester.

mise en ligne : Octobre 2006© lipsheim.org 2009